L'avion atterit vers 21h à Fortaleza, ville tentaculaire de 2 300 000 d'habitants, capitale de l'état du Ceará (l'un des plus défavorisés du Brésil), petit état comptant 7,4 millions d'habitants et réputé pour la beauté de ses plages et du spectacle qu'offre les roches et dunes multicolores qui les dominent. Nous rejoignons en taxi un petit hôtel situé dans un quartier tranquille de la ville, près de la plage d'Iracema (malheureusement trop poluée pour que l'on puisse s'y baigner).
Pour découvrir de superbes plages, il faut s'éloigner de la ville, vers le nord ou le sud, au choix... Nous choisissons d'explorer le littoral nord pour commencer et, dès le lendemain matin, quittons le bruit et l'agitation qui règne en ville en direction de la plage de Mundaú. Les possibilités sont vastes ici, toutes les plages donnent envie de s'y rendre (Combuco, Paracuru, Lagoinha...) mais elles sont relativement éloignées (à plus ou moins deux heures de route de Fortaleza), il faut donc choisir...
Nous ne regretterons pas notre choix, la plage de Mundaú est magnifique. Non pas exactement là où le bus nous laisse (une espèce de club de vacances dont on se serait passé...), mais à peine plus loin. C'est en bateau que se découvrent ces paysages superbes, nous voilà donc partis pour une heure trente de balade en "catamaran"...
Le temps n'est malheureusement pas dégagé, pourtant le spectacle n'en reste pas moins féérique, un vrai paysage de carte postale : des dunes d'un blanc d'une pureté extrême qui cèdent progressivement la place à des dunes au sable de différents tons orangés surmontées de palmiers magnifiques... Image splendide...
Plus loin, la mangrove remplace les dunes et recouvre les berges de la rivière, l'occasion d'observer de nombreux crabes rouges dans les racines.
Il est bien agréable de se baigner parmi ces paysages spectaculaires que nous gravons à jamais dans nos esprits... De retour au "club de vacances...", nous mangeons un bout puis il se met à pleuvoir des cordes et la baignade est écourtée. Tant pis, nous avons au moins eu la chance de voir les plus beaux paysages avant que le temps ne se dégrade réellement. Nous repartons vers 15h pour arriver à Fortaleza aux alentours de 17h, ce qui nous donne le temps d'acheter un vol pour Brasilia d'ici quelques jours.
Il y a plein plein d'autres plages à voir dans les environs (plus ou moins proches) mais la pluie est annoncée pour les prochains jours. Ainsi nous décidons de ne rien faire de spécial le lendemain, simplement nous offrir une grasse matinée, mettre à jour ce site, effectuer des recherches sur l'Uruguay, bouquiner... ce qui nous va bien.
Nous aurions pu visiter la ville de Fortaleza mais ça ne nous dit pas grand-chose vu le temps et nous ne sommes pas tentés non plus par les "visites de favelas" accompagnées que proposent diverses agences. Ce tourisme nous dérange, même s'il est vrai que l'on peut le voir également comme l'une des rares occasions de rencontrer diverses associations d'aide et de se rendre compte du travail exceptionnel qu'elles effectuent (en terme de santé, d'éducation, de prévention, de vie collective...), tout dépend comment se déroule la "visite". Aux environs proches de Fortaleza se trouve effectivement la favela de Pirambu, la plus grande favela du Brésil (300 000 habitants) qui s'étend sur 10 km en bord de mer et révèle une pauvreté extrême, pauvreté qui se ressent également dans tout le nord du Brésil. Le Brésil est vraiment le pays des inégalités sociales les plus flagrantes et encore moins acceptables qu'ailleurs (s'il est possible de jamais les accepter...) car il s'agit d'un pays relativement riche (à la différence du Nicaragua ou du Cambodge par exemple). Comme le reconnait Fernando Henrique Cardoso : "le Brésil n'est pourtant pas un pays sous-développé mais un pays injuste". Cela est réellement flagrant quand on est sur place, à Fortaleza comme ailleurs et il est difficile de se sentir si impuissant (d'autant plus en tant que touristes) face à ce phénomène.
De bon matin, le lendemain, nous partons avec d'autres touristes (essentiellement des Brésiliens puisque c'est les vacances d'été ici) en direction des plages du sud du littoral du Ceará, nous arrêtant tout d'abord à celle de Morro Branco. Le soleil a bien vite chassé les nuages et la pluie, il fait un temps superbe, idéal pour admirer les falaises de sable coloré qui encerclent la plage, reproduites avec talents par les artisans dans de petits pots en verre avec ce même sable.
Bien sûr, c'est 100 fois plus beau en vrai : les teintes orangées, rosées, jaunes et blanches des dunes illuminées par le soleil tranchent avec le bleu sombre de l'océan... Les dunes déploient ainsi tout un panel de couleurs, pas moins de quinze teintes différentes !
Nous nous enfonçons à l'intérieur de ce véritable labyrinthe de dunes et de canyons, lieu qui ne cesse de nous séduire par l'harmonie des couleurs qui s'en dégage.
D'habitude assez réticents à l'usage des buggys (car bruyant sur les plages et polluant), nous nous laissons pour une fois convaincre de monter dans l'un de ces engins puisqu'il s'agit de l'unique moyen de parcourir les plages et de s'enfoncer davantage dans les dunes. Les Brésiliens en vacances, c'est quelque chose !!! Musique à fond, exubérance, séances photos... voilà qui correspond tout à fait à l'image que l'on se faisait du buggy... N'empêche, les paysages traversés sont splendides et nous ne regretterons pas ces deux heures où nous nous en mettons plein la vue en longeant les falaises colorées et la mer agitée.
Puis nous nous enfonçons à l'intérieur des dunes, frissons et vues éblouissantes de dunes à perte de vue garantis ! Au milieu, semblant sortie de nulle part, s'étend une petite lagune où il fait bon se rafraîchir.
Allez, retour au bus et direction la plage de Canoa Quebrada, la plus connue des plages du Ceará. Et pour cause, l'environnement y est particulièrement grandiose : la mer (plutôt agitée) y est bordée de sable fin et dominée par d'immenses falaises de roches rouges dans lesquelles sont gravées de nombreux symboles tels le soleil et la lune.
Quenoa Quebrada signifie d'ailleurs "Vent de la Lune" et ce lieu est un véritable petit paradis (bien que l'eau soit loin d'être translucide).
La région est vraiment surprenante et composée de plages parmi les plus belles et les plus particulières que compte le Brésil, un vrai régal pour les yeux que ces quelques jours que nous avons passé ici...
Dernière soirée déjà à Fortaleza, et la nuit est agitée. Il faut dire que nous dormons non loin du quartier nocturne le plus animé de la ville, quartier qui rassemble de nombreuses boîtes de nuit (où se danse un forro endiablé) dont la fameuse "O Pirata", la plus grande discothèque du monde et l'un des lieux les plus animés d'Amérique du Sud. Nous hésitons à y faire un saut histoire de voir l'ambiance mais n'aimant les boîtes de nuit ni l'un ni l'autre, finalement nous renonçons, même si on veut bien croire que ça doit être quelque chose. De plus, nous nous levons tôt demain (avant 4h du matin, aïe, aïe, aïe !) pour prendre un vol direction Brasilia.