Les îles de Don Khong et Don Khône

Nous arrivons vers midi à l’embarcadère et traversons la rivière pour rejoindre l’île de Khong. Chambre à 4 $ avec WC communs sur le palier, calme total, cette île à un petit goût sympa de bout du monde.



Nous passerons un après-midi magnifique en moto, sur les petits chemins de terre bordant le Mékong, à observer la vie traditionnelle des campagnes. On sent l’extrême pauvreté de ce pays, qui semble être resté figé depuis des siècles et est habité à 85 % par des paysans. Le confort est inexistant, mais les gens, surtout les enfants, ont toujours le sourire aux lèvres... Nous ne rentrerons qu’à la nuit tombée, profitant de chaque instant.



Après une nuit au calme où seul le coassement des grenouilles et les chants du coq nous auront réveillé, nous partons en excursion d’une journée qui nous emmènera tout d’abord sur l’île de Don Khône, à 1h30 de bateau. La ballade est sublime et le sentiment d’être arrivé au bout du monde s’accentue... Arrêt à Don Det, île bourrée de charme avec ses bungalows sur pilotis à raz bord du Mékong, pour déposer des paysannes avec leurs sacs de légumes qui avaient profitées du bateau ainsi que quelques babas cool (l’île est en effet très réputée chez les fumeurs d'herbe), puis nous débarquons sur Don Khône.



Après un arrêt pour voir les quelques mètres de l’unique chemin de fer qui ait existé au Laos (infrastructures, infrastructures du Laos... on s’en souviendra !!!), l’ancienne ligne construite par les français, nous nous enfonçons dans la forêt afin d’accéder aux chutes de Liphi. Les chutes sont jolies (dommage qu’on ne soit pas à la saison des pluies) dans un cadre sauvagement beau.



Mais nous préfèrerons les chutes de Pha Peng, beaucoup plus majestueuses, les plus grandes chutes d’Asie du Sud-Est, qui font un bruit assourdissant.



Là encore, la ballade en bateau pour y accéder est magnifique.



Chouette moment avant de repartir en bus et d’arriver par des chemins de terre défoncés à l’embarcadère où nous découvrons un tout petit bateau qui fait un bruit d’enfer, tangue dangereusement et prend l’eau (le pêcheur écopait dur !) pour arriver peu de temps après sur un morceau de terre perdu, côté Cambodge. Nous retrouvons les douaniers cambodgiens corrompus qui acceptent que l’on débarque contre un pot de vin (2000 kips chacun)….Quel superbe moment que d’observer les derniers dauphins d’eau douce, les pieds dans l’eau, depuis ce minuscule morceau de terre perdu au bout du monde, où des gens vivent en permanence... Inoubliables instants à observer de nombreuses apparitions...



Après cette magnifique journée et une nuit au calme, nous décidons de partir au petit matin pour rejoindre Paksé. On nous a confirmé qu’il y aurait un bus à midi de l’autre côté du fleuve. Mais une heure plus tard, posés au "bar" de l’embarcadère , nous attendons toujours un hypothétique bus local pour Paksé, qui ne s’arrête que s’il n’est pas plein... Celui-ci ne passera jamais, mais heureusement, après avoir rejoint la grande route à pied, chargés de nos gros sacs à dos en plein cagnard et attendu au bord de la route, nous trouverons des places dans un minibus paasant par là, évitant les camions bâchés remplis de jeunes routards posés carrément sur le toit (ah ! Laos, Laos...). Fort de cette expérience qui somme toute nous a fait bien rire, nous décidons que le Laos en bus ce n’est vraiment pas possible et choisirons la moto pour notre périple dans les Bolovens.