Après une grasse matinée plus que nécessaire et bienvenue, nous découvrons Tela, petite ville caraïbéenne plutôt tranquille mais qui ne dégage pas un charme fou. Nous y ressentons une certaine nonchalence, les gens s'installent devant leur magasin ou sur les places, la vie est plutôt calme et mieux vaut ne pas trop s'agiter ; ici, on vit au rythme des caraïbes !
Force est de constater que les plages de la ville sont loin d'etre magnifiques. Elles sont vraiment sales (il est affligeant de voir à quel point les Honduriens, à l'image des Guatémaltèques, ne prennent pas en compte l'environnement) et peu engageantes... De plus, les palmiers, qui souffrent d'une maladie qui les affaiblit, n'embellissent pas les lieux.
Heureusement, les plages deviennent plus jolies et propres lorsque l'on s'éloigne de la ville, et nous nous trouvons un petit coin plutôt agréable pour nous baigner. Dommage que les environs ne soient pas très sûrs (agressions assez fréquentes et pour tout dire on se sent moyennement en sécurite ici) pour que nous osions nous aventurer plus loin à pied.
Plus tard, nous nous renseignons pour visiter les environs dans les prochains jours. Ce n'est pas évident par soi-même, il est difficile d'obtenir des informations précises sur le manière de se rendre seuls aux parcs ou îles (ou on vous demande des sommes exhorbitantes pour un simple trajet en bateau) et rien n'est indiqué. En fin de compte, il semble que les Honduriens préfèrent que les touristes s'inscrivent aux excursions que proposent les rares agences en ville, le tourisme étant encore peu développé ici. S'il est agréable de visiter des régions encore authentiques et préservées du tourisme de masse, en contrepartie il devient difficile de s'organiser sans trop galérer ou sans prendre part aux excursions qui sont chères par rapport à la vie du pays et peu fréquentes puisqu'il faut au moins quatre personnes pour qu'elles aient lieu...
Ce système nous donne l'impression qu'il est marqué "dollard" sur notre front, franchement, difficile d'apprécier cette région du Honduras sous ces conditions, mais difficile également de découvrir les lieux par soi-même sans prendre de risques...
Bref, n'ayant pas le choix et tout de même envie de profiter de la nature environnante, nous nous inscrivons pour une excursion vers le parc national de Punta Sal le lendemain.
Heureusement, nous ne serons pas déçus par cet endroit. Le rythme on ne peut plus cool (trop...) mais les lieux sont très beaux et plaisants. Après une demi-heure de navigation sur une petite barque à moteur, nous découvrons la jungle qui recouvre entièrement les îles de la région et compose l'environnement de la péninsule de Punta Sal.
Nous marchons pendant un petit moment dans ce parc, sous les gros hurlements des nombreux singes hurleurs qui vivent ici en groupe et nous observent depuis les branches des arbres... Plus discrets, les bernards l'hermite avancent à toute allure pour échapper à nos pieds géants... Ils sont vraiment nombreux et différents, changeant de carapace lorsque celle qu'ils avaient investi devient trop petite.
Quantité de petits animaux vivent parmi cette végétation tropicale, comme des dizaines de grosses araignées tigres ; mortelles pour l'homme, elles sont calmes en journée mais s'agitent pendant la nuit pour reconstruire leur toile. Tout en prenant plaisir à observer ainsi la nature, nous arrivons tranquillement à Puerto Escondido, une belle petite baie qui servit pendant longtemps de refuge aux pirates.
Nous nous enfonçons plus loin dans le parc, captivés par le guide qui nous donne une multitude d'informations sur la faune et la flore, nous montrant entre autres les arbres utilisés à des fins cosmétiques, pour faire de l'huile de palme ou encore à des fins thérapeutiques (la sève de "l'arbre qui saigne", surnommé ainsi car sa sève à la couleur du sang, est utilisée pour traiter la Malaria par exemple...). Puis nous atteignons une petite crique où nous attend la lancha, sous les cris languissants des singes hurleurs qui nous font bien comprendre que nous nous trouvons sur leur territoire.
Nous rejoignons un spot de snorkelling et y nageons pendant une petite heure. Les fonds marins ne sont pas exceptionnels mais abritent tout de même quelques jolis poissons colorés et de beaux coraux.
Puis apparaît la plage Cocolito, magnifique petite plage habitée par une comunauté indigène et garifuna. La région est en effet le berceau de la culture garifuna, culture des communautés noires ancestrales qui vivent ici au rythme de l'Afrique, un univers surprenant ! Sur cette petite plage comme dans les nombreux villages garifunas des environs le temps semble s'être arrêté, les habitants ne font pas grand chose, discutent, jouent au billard, laissant passer le temps nonchalamment... sachant que très souvent un membre de leur famile parti travailler comme chauffeur de taxi à New-York leur envoie de l'argent.
Les lieux sont magnifiques et si le rythme est cool cool ici, ma foi, pour une fois, nous apprécions de ne rien faire et de nous prélasser sur cette belle plage quasi déserte bordée d'un environnement superbe !
Nous rentrons à Tela vers 15h et passons le reste de la journée en ville. Le soir, les bars et restaurants s'animent, les musiciens traditionnels, portant de larges chapeaux et des vêtements colorés et cintrés, envahissent les lieux pour le meilleur... (lorsque ce sont eux qui chantent) et le pire...(lorsque ce sont les clients qui poussent la chansonnette, et on peut vous dire que les Honduriens ne sont pas timides mais plutot exhubérants !!!). Bref, une soirée bien animée au coeur de la vie locale !
Le jour suivant, nous partons en excursion vers le parc Punta Izopo afin d'y observer la nature en canoé. Nous rejoignons tout d'abord le village garifuna de Triunfo de la Cruz. Ici aussi le rythme est on ne peut plus cool, seuls les enfants, magnifiques (les petites filles ont toutes des perles de toutes les couleurs dans leurs cheveux tréssés) courrent parmi les chemins en terre cabossés du village. Les femmes, souvent robustes et habillées de grandes robes larges et colorées, marchent bien plus tranquillement, ne s'agitant pas plus que nécessaire, vendant quelques pains de coco, alors que les hommes discutent entre eux ou tiennent les magasins. Un univers bien particulier et étonnant au sein du Honduras !
La route étant inondée, c'est à bord d'une toute petite barque qu'il nous faut traverser la rivière avant de continuer à pied jusqu'au parc national de Punta Izopo, parc blotti contre la mer à l'extrémité est de la baie de Tela.
Là , sous un magnifique soleil, nous grimpons à bord d'un canoé et avançons dans un calme absolu sur le rÃo Platano. Il n'y a que nous, pas un seul bateau à moteur et l'environnement est sublime. Nous zigzaguons ainsi sur les canaux au milieu des mangroves, parmi une végétation exubérante et des arbres aux racines gigantesques, au plus près des rives pour tenter d'apercevoir la faune locale.
Le canoé est un moyen magnifique d'observer les animaux sans les effrayer, et nous approchons ainsi de très près un petit crocodile quasi invisible sur son rocher.
De nombreux oiseaux ainsi que des tortues marines vivent également ici, nous en distinguons une petite qui plonge devant nous, puis un iguane qui nous fixe de ses grands yeux alors que nous approchons le plus silencieusement possible. La faune n'est pas aussi abondante que nous le pensions (pas de singes ni de serpents visibles aujourd'hui) mais il n'en reste que la promenade est magnifique, nous avons rarement connu un tel silence et sentiment de paix.
Après deux heures de balade nous retournons au village de Triunfo de la Cruz afin de déjeûner près de la plage. Celle-ci n'est franchement pas paradisiaque et plutôt sale et mal entretenue. Vers 13h30, nous voilà déjà de retour à Tela, content de l'excursion en canoé mais avec encore une fois l'impression que c'est un peu "ledge" pour le prix demandé...
En ayant un peu marre de ce système, nous décidons de rejoindre la Ceiba dès ce soir. Nous avions pourtant envie d'aller au village de Miami, apparemment très beau, mais c'est sans regrets.
Le bus local, plutôt vide au départ, se remplit en cours de route et est bientôt bondé. On se serre à quatre sur les sièges, encore un grand moment !
Nous nous sentons toutefois moins à l'aise qu'au Guatemala, les regards des Honduriens étant parfois insistants et plutôt froids. Vers 16h nous voilà à bon port et nous nous installons dans un petit hôtel pour la nuit. Les environs de la ville sont certainement très beaux (notamment les Cayos Cochinos) mas vu la météo annoncée (et le fait que l'ambiance qui règne au Honduras, du moins dans cette région, ne nous plaise pas plus que cela) nous décidons de rejoindre l'île de Roatán dès le lendemain, tant pis pour la vie nocturne trépidante qui règne apparemment à la Ceiba (de toute façon en ce lundi soir c'est plutôt calme...).