Réveil bien difficile, il faut dire que nous avons bien fait honneur aux vins de Mendoza hier... Les gens de l'hôtel nous tirent du lit, il paraît qu'il est tard... En fait, nous avons changé d'heure sans le savoir et nous aurions dû libérer la chambre depuis un moment déjà , oups... Ces changements d'heure sans arrêt, c'est à n'y rien comprendre ! Heureusement, nos hôtes sont super sympas, ça les fait marrer de nous voir complètement déphasés et ils nous ont même gardé notre petit déjeûner malgré l'heure tardive, on aime bien les Argentins !
Retour à la gare routière, le bus pour La Rioja a presque deux heures de retard et c'est à 22h passé, après plus de 8h de trajet, que nous arriverons là -bas. Le lendemain, nous cherchons une agence pour visiter les parcs de Talampaya et de la vallée de la Lune, mais c'est dimanche et toutes sont fermées. Bon, obligés de passer un jour calme à La Rioja, ville étudiante pas désagréable mais pas incontournable non plus. Le lendemain, on s'aperçoit qu'il y a peu de touristes ici, hors les excursions sont beaucoup moins chères si nous sommes plus de deux. Nous attendons 20h pour refaire le tour des agences et en trouvons enfin une où d'autres touristes se sont inscrits, ouf ! Mais même ainsi, la visite de ces parcs revient chère.
Mardi matin, enfin, c'est parti... Avec nous, un couple de Français avec qui on accrochera bien et un jeune guide bourré d'humour, une super ambiance pour une chouette journée... Les distances sont énormes, il faut compter plus de deux heures de route pour atteindre le parc d'Ischigualasto, appelé aussi Vallée de la Lune. Là , nous suivons en 4x4 (avec d'autres minibus et voitures) les gardes du parc pour une visite de 40 km qui comprendra cinq arrêts. Pour commencer, des roches contenant des fossiles de plus de 50 millions d'années !
Plusieurs kilomètres plus loin, nous comprenons pourquoi le parc est surnommé vallée de la Lune !
Ischigualasto, "Terre sans vie" en quechua, effectivement... Les paysages, vallonés, prennent des couleurs et des formes étranges, on se croirait partout sauf sur terre. Tout est très sec, difficile d'imaginer qu'il y a 200 millions d'années la végétation était luxuriante et que les dinosaures vivaient ici par centaines. En fait, c'est la formation des Andes et le changement climatique qui ont tout pétrifié, fossilisant animaux, plantes, arbres...
Un désert gris, des arbres aux troncs de couleur vertes, des roches qui tiennent en équilibre on ne sait comment, ce lieu est surréaliste !
Lors du troisième arrêt, nous nous approchons de petites pierres rondes d'une forme parfaite, plus petites que nous ne les imaginions en regardant des photos sur le net. Par contre, impossible de vous expliquer leur origine, on a pas tout compris aux explications en espagnol du guide vu sa vitesse d'élocution (et on ne les a pas franchement écoutées non plus !)...
Puis les paysages changent, les cactus apparaîssent alors que nous laissons la vallée proprement dîte derrière nous. Le parc est grand et varié, il faut presque trois heures pour le visiter, et encore, bien peu d'endroits sont accessibles aux touristes.
Ces paysages nous rappelent quelques lieux de l'Ouest américain. Dommage que la visite soit aussi balisée, c'est un peu désagréable de devoir suivre sans cesse le guide, on aurait bien envie d'un peu plus de libreté... Mais c'est aussi l'occasion de rencontrer d'autres gens sympas, notamment un couple de Belges qui sont partis quasimment en même temps que nous d'Europe et ont effectué à peu près le même trajet, l'Alaska et le Canada en moins. Bien sympa de se croiser par hasard et d'échanger sur nos expériences ! Mais ils ont bien plus de courage que nous, ayant traversé tout l'Ouest des Etats-Unis en tandem, chapeau !
Déjà presque trois heures de visite et un dernier arrêt dans ce parc que nous préfèrerons largement à celui de Talampaya. Un guanaco disparaît promptement lorsqu'il nous aperçoit...
La visite se termine au petit musée qui rassemble des fossiles de dinosaures trouvés ici, fossiles parmi les plus vieux du monde qui sont l'objet d'études de nombreux paléontogues.
Mais les distances sont immenses, pas le temps de trainer, il est temps de prendre la route du parc de Talampaya, route qui traverse des régions complètement désertiques. Pas un village, pas une maison, rien pendant des dizaines de kilomètres mis à part des paysages de roches colorées et de déserts surmontés de sommets dépassant les 6000m d'altitude...
Nous avalons rapidement un sandwich puis grimpons dans le pick-up des gardes du parc pour une visite organisée d'environ deux heures. Impossible d'y couper, et ce côté excursion est un peu pénible car nous sommes plus de 20 dans le bus. M'enfin... Les paysages tranchent avec ceux de la vallée de la Lune, fini le désert gris, voici des falaises et des formations rocheuses d'une couleur très rouge qui donnent bientôt naissance au canyon de Talampaya.
Les Indiens ont laissé des traces de leur passage ici en dessinant des centaines de pétroglyphes et en creusant des trous dans la roche, trous qui leur servaient à piler les aliments.
Les parois du canyon sont gigantesques, rien de tel qu'un bus ou un homme à côté pour se rendre compte de leur taille !
Puis les roches prennent des formes abracadabrantes, se transformant par exemple en un immense ascenseur, pas besoin de beaucoup d'imagination pour le distinguer.
Des pierres aux formes évocatrices, qui nous invitent à laisser libre cours à notre inventivité et à y distinguer des objets, personnages ou animaux variés...
Pourquoi pas une cathédrale effectivement comme le suggère le garde du parc...
Ou une Tortue, un Totem, une Tour, l'imagination n'a plus de limite dans ce parc où la nature se fait artiste...
La visite se termine alors que l'après-midi est bien avancé. Nous avons passé une journée sympa ici, tant par la beauté des paysages que par les échanges avec les personnes que nous avons rencontré. Mais il est temps déjà de se quitter (non sans une dernière blague de notre guide qui nous a préparé une surprise en faisant diffuser nos noms sur une radio locale !), notre bus pour Salta part vers 21h, en route pour 10h de trajet de nuit. Heureusement que les bus argentins sont confortables, nous sommes bien fatigués après cette longue journée (excursion de 7h du matin à 20 h !).