Nous aterrissons vers 19h à Santiago (2h de plus qu'à l'île de Pâques) et réservons depuis l'office de tourisme un hôtel bon marché soit disant dans le centre. Et c'est le début d'une soirée de galères... En effet, après avoir pris un bus puis un métro blindés de monde, nous arrivons enfin, pour découvrir... qu'il n'y a pas d'hôtel à l'adresse indiquée. Personne ne connaît et, après une heure à chercher et marcher de nuit dans des quartiers de plus en plus glauques avec nos sacs à dos, on en a plein les pattes. Finalement nous prenons un taxi vers un autre quartier où, cette fois, nous trouvons un hôtel très bien pour le même prix. Crétin de l'aéroport, si on ne peut même plus faire confiance aux bureaux d'informations officiels...
Enfin, rien de grave et nous n'avions rien payé. Et puis l'ambiance de notre hôtel, situé (comme souvent dans les capitales d'Amérique latine) dans un immense bâtiment colonial aux plafonds immenses et aux parquets grinçants, nous convient bien.
Le lendemain, grasse matinée puis nous entamons la visite de la ville en prenant un funiculaire d'une autre époque qui nous conduit au sommet du cerro (colline) San Cristóbal. En guise de vue d'ensemble sur la ville, c'est plutôt un énorme nuage de pollution que nous découvrons ! La belle vue sur les différents quartiers de cette ville tentaculaire qui s'étend sur 35km du nord au sud et 40km de l'est à l'ouest, et surtout sur la cordillère des Andes qui marque la frontière avec l'Argentine, c'est râté...
Nous recroisons un voyageur avec qui nous avions sympathisé à La Serena, l'occasion de s'échanger quelques bons plans puisque lui part à l'île de Pâques demain et que nous serons bientôt au nord de l'Argentine, région qu'il a visité il y a quelques mois. Que de monde en voyage prolongé sur les routes du monde et surtout d'Amerique du Sud, c'est chouette !
Après un passage rapide pour voir la statue de la Vierge Immaculée Conception, nous redescendons en téléphérique afin de dominer d'autres quartiers de la ville et de grandes forêts.
Quelques verres en terrasse et, ma foi, il est déjà tard, gardons-en pour demain !
Il y a toujours foule dans les rues de Santiago, rien d'étonnant puisque pas moins de 6 millions d'habitants, soit un tiers de la population du Chili, vit ici. Une foule aux origines variées, beaucoup plus metissée qu'à Buenos Aires en Argentine par exemple.
Il fait beau, nous en profitons pour marcher en direction des bâtiments coloniaux de la ville : la Moneda tout d'abord, qui date du dix-huitième siècle et abrite le siège du gouvernement. Ce palais est chargé d'une histoire douloureuse puisqu'il symbolise le coup d'état de 1973. Il fut bombardé cette année là par les troupes militaires du général Pinochet, qui, en 1974, prendra officiellement le pouvoir pour entamer une dictature qui durera presque 15 ans...
Nos pas nous conduisent ensuite vers l'ex-congrès national et le Tribunal de Justice, l'occasion de se rappeler qu'enfin, après bien des rebondissements, l'immunité d'ancien président de Pinochet a été levée en 2004 et le dictateur renvoyé devant la justice.
Arrêt à la Place des Armes bien sûr qui, comme souvent, constitue le centre du quartier historique. Beaucoup de monde et de la verdure sur cette place construite par Pedro de Valdivia en 1541. Pourtant il faut dire que nous ne trouvons pas à Santiago le charme d'autres villes d'Amérique Latine. S'il n'est pas désagréable d'arpenter cette ville, elle n'est pas exceptionnelle et franchement il y a mieux à faire au Chili que de s'attarder trop longtemps ici.
Quelques beaux bâtiments entourent la place, notamment la Cathédrale, la cinquième à avoir été construite à cet endroit puisque les autres ont tous été détruites par les incendies ou les tremblements de terre plutôt fréquents dans cette région.
La Casa Colorada, l'une des plus belles demeures coloniales de la ville, mérite également un petit crochet.
Plus loin, la Basilique de la Merced, construite au dix-huitième siècle, succède elle aussi à de nombreux autres bâtiments détruits par des séismes.
Il reste encore deux bâtiments que nous souhaitons voir : le théatre national (en travaux actuellement) et, surtout, la Bibliothèque nationale. Cette dernière, imposante, est tout aussi admirable à l'extérieur qu'à l'intérieur. Les pièces aux hauts plafonds se succèdent dans cet édifice qui abrite plus de six millions d'ouvrages, soit l'une des bibliothèques les plus importantes d'Amérique Latine. Mais déjà les portes se referment sur les livres et leurs trésors, il est tant de partir...
Bien que nous ayons vu tout ce qui nous intéressait à Santiago, nous choisissons de rester un jour de plus, non pas pour visiter les vignobles environnants mais pour tenter de dénicher quelques livres en français, aller à la poste, sur internet et flâner au marche artisanal (comme à celui de La Serena, plein plein de belles choses venant de tout le pays).