De bon matin, nous prenons la direction de Chichicastenango, petite ville réputée pour le marché qui s'y déroule tous les les Jeudi et les Dimanche. Nous laissons derrière nous le lac Atitlán puisque nous ne reviendrons pas ici mais rejoindrons Antigua directement depuis Chichicastenango.
Après 1h30 de route, nous arrivons à ce marché tenu par des centaines d'Indiennes venant de tous les villages environnants pour vendre leur marchandise ici. De nombreuses tribus sont ainsi représentées, reconnaissables aux couleurs et aux motifs différents des vêtements et turbans que portent leurs membres.
Ajoutez à cela les milliers de textiles vendus sous toutes leurs formes (couvertures, sacs, foulards, ceintures, coussins...), et c'est un vrai feu d'artifices de couleurs qui se déroule sous nos yeux !
Les tissus sont éclatants plus que partout ailleurs, c'est certain...
Bien sûr, cette profusion de textiles et de couleurs attire de nombreux touristes et rendent ce marché moins authentique que celui de Sololá, mais cela ne gâche pas le plaisir.
Au coeur du marché se situe l'église Santo Tomás, célèbre car c'est ici qu'a été retrouvé le "Popol Vuh", la "Bible" des Indiens Mayas. Sur le parvis, la vie bât son plein et les fidèles se pressent pour entrer à l'intérieur de l'église.
A l'extérieur, nous assistons à un étrange rituel, celui des chuchkajaus (les prêtres) qui balancent des boîtes de conserve d'où s'échappe en trainée la fumée de copal, tout en récitant des formules incompréhensibles pour nous. Dans un deuxième temps, ils prient longuemment devant des chandeliers disposés à l'entrée de l'église.
Les chuchkajaus se font ainsi l'intermédiaire des fidèles en agitant leur encensoir auprès des saints et des idoles, dans le but de rentrer en contact avec les divinités du ciel et de satisfaire les désirs de leurs clients : obtenir une guérison, une récolte favorable, conjurer un mauvais sort... Une formule précise ainsi qu'une pharmacopé indigène différente est utilisée pour chaque cas.
Ce lieu est d'une mysticité absolue et c'est avec beaucoup de respect et de fascination pour ces rituels que nous entrons discrètement dans l'église à notre tour, dans ce lieu de prières perpétuelles. Lorsque nous ressortons, nous ressentons fortement la terre trembler et, avec l'ambiance mystique qui règne ici, on vous assure que cela impressionne ! Certains indiens y voient un présage et demandent aux touristes de quitter les marches afin de ne pas envoyer de mauvaises ondes...
Nous partons donc et replongeons dans l'agitation du marché, du côté des étals de nourriture. Nous y découvrons le jus de maïs chaud, spécialité des environs et bien sûr les traditionnelles tortillas de maïs (la base de l'alimentation) préparées sur place. Au rayon boucherie, ce sont les hommes qui vendent la marchandise, chose plutôt rare dans les marchés !
Attablés dans une petite gargotte qui ne paie pas de mine, nous observons la vie qui se déroule autour de nous tout en goûtant au poulet frit et aux frijoles (haricots noirs) accompagnés... de tortillas bien sûr !
Plus tard nous marchons jusqu'au cimetière, lui aussi très coloré. Au Guatemala, les tombeaux sont très souvent colorés et le cimetière n'est pas seulement un lieu de recueillement mais également un lieu de vie, certaines familles venant par exemple pique-niquer sur la tombe d'un défunt pour partager avec lui la nourriture.
Encore une belle étape, un lieu empreint de rituels, de sens et de traditions, sans parler des couleurs éblouissantes que nous ne sommes pas près d'oublier ! Nous partons maintenant en direction d'Antigua où nous arrivons dans l'après-midi après 2h30 de trajet.