El Ceibal

De bon matin, nous prenons un bus pour Sayaxché, gros village situé dans les terres, en compagnie d'un autre français avec qui nous avons sympathisé. Le chauffeur, très avenant, nous parle longuement de la vie ici et s'intéresse à celle des Français, l'occasion de confronter les cultures... Les quelques Guatemaltèques rencontrés jusqu'à présent nous apparaîssent ouverts, désireux d'en savoir plus sur nous et, chose à ne pas négliger, nous font toujours savoir qu'ici on aime deux choses : la bière, et vivre calmement ! Une bonne philosophie, non ?

Nous arrivons à Sayaxché, point de départ des lanchas qui rejoignent le site d'El Ceibal. C'est cette traversée d'une heure sur le rio Pasión qui nous a en grande partie poussée à venir ici, afin d'approcher les animaux, d'observer la vie locale autour du fleuve et de pénétrer dans la jungle qui entoure les ruines. Sinon, il est clair que les ruines en elle-même ne valent pas le détour (il n'y a quasiment presque plus rien à voir, l'argent manquant pour le dégagement des ruines et les restaurations).



La balade en lancha est superbe, nous croisons de nombreux oiseaux et deux énormes crocodiles qui plongent brusquement dès que nous approchons d'eux. Malheureusement, nous ne sommes pas dans une réserve et la chasse aux crocodiles est autorisée ici.



Celle aux tortues également, certains restaurants de Flores en servant... Nous en apercevons une petite dizaine en train de nager ou de se reposer sur les branches en bois qui dépassent de l'eau. Génial de les voir dans leur milieu naturel !



Puis nous débarquons dans la jungle, où la végétation verdoyante nous domine sur plusieurs dizaines de mètres. La nature est splendide ici et nous sommes pratiquement seuls pour en profiter, tout à fait ce que nous recherchions... Les singes hurleurs se font entendre par moments , les arbres bougent, mais ils sont très difficiles à apercevoir.



Nous passons devant le jeu de pelote, dont il ne reste pratiquement rien, pour rejoindre le centre carré, bâtiment maya (le site connut son apogée en 830 ap. Jésus-Christ) très détérioré lui aussi. Tout est quasimment détruit ici ou enfoui dans la jungle, seules quelques-unes des très belles stèles qui entourent ce temple sont remarquables.



De toute façon, ces ruines ne sont qu'un prétexte pour s'enfoncer dans la jungle qui, elle, est tout simplement magnifique. Les lianes tombent de plusieurs dizaines de mètres de hauteur dans un enchevêtrement compliqué tandis que les énormes bananiers et palmiers se mélangent aux arbres touffus, laissant s'infiltrer quelques raies de lumière... superbe balade !



Plus tard nous découvrons l'observatoire, petit temple circulaire délabré. C'est ici que les Mayas étudiaient l'astronomie, déduisant de nombreuses prédictions de leurs observations.



Notre lancha nous attend et nous revoici scruttant les berges du rio Pasión. Nous croisons quelques animaux et pêcheurs, des enfants qui se baignent, quelques femmes venues laver leur linge dans la rivière et très peu de touristes (ouf !).



Au retour, le bus emprunte cette fois une route en terre plus que cahotique. Quelques petits villages isolés s'éparpillent ici, habités par de nombreux enfants nous faisant de grands signes. Pas de maisons en dur ni de goudron ici mais des barraques en bois, des enfants pieds nus et une vie que l'on imagine dure et très pauvre.

Retour à Flores... Nous quittons notre compagnon de voyage qui s'en va demain déjà et profitons de la vie paisible qui s'écoule sur cette presqu'île.