Laissant nos affaires à Morélia puisque nous prévoyons de revenir y passer la nuit, c'est plus légers cette fois que nous prenons un colectivo pour la centrale des bus, puis un bus local pour Pátzcuaro, ville indienne à une heure de trajet.
Nous découvrons une ville indienne de montagne vivante et agitée, où la circulation est infernale, bus et voitures se croisant de peu et se succèdant dans un brouhaha incessant. Nous marchons sur le sol constitué de pavés inégaux, parmi les stands d'artisanat et de nourriture installés un peu partout sur les trottoirs, allant à la rencontre des places envahies de monde et des maisons toutes du même style, basses, blanches et recouvertes de tuiles rouges.
Nous sommes ici sur les terres des indiens Purépechas, qui ont toujours résisté aux envahisseurs, que ce soit les Aztèques ou les Espagnols. Certes, ces derniers ont finalement réussi à s'imposer, laissant comme trace une belle architecture coloniale, mais l'ambiance, l'esprit et les traditions que l'on trouve à Pátzcuaro demeurent résolumment indiennes.
Une petite boucle nous mène vers de belles églises, notamment la plus vieille de la ville, celle de San Francisco, et nous donne l'occasion de nous immerger dans l'ambiance particulière qui règne ici.
L'artisanat, première ressource des habitants, est très développé, on le découvre dans la maison des 11 patios, tenue par des indiens qui continuent ici leur confection.
De ruelles en ruelles, l'admiration de ces objets nous mène à l'église de la Compañia et de l'ancien Couvent des Jésuites, bâtiments typiques et absolument pas restaurés.
Ce n'est pas le cas de la Basilica de la Salud, bâtiment qui a été restaurée à de nombreuses reprises depuis sa construction commencée au seizième siècle. Imposante, elle domine toute la ville.
Devant la basilique et dans les petites ruelles avoisinantes s'improvisent de petits marchés de ''gastronomie'' locale ou d'artisanat. Ainsi, de nombreux étals dans la rue sont emplis de tissus colorés, nappes brodées, poteries, objets en bois sculpté, plateaux laqués ou maqués, vases en cuivre...
Un peu en retrait et en bas de la colline, la place San AugustÃn nous apparait plus animée encore et plus populaire que la précédente. Nous y attrapons un combi qui nous dépose vers le lac.
Pátzcuaro est en effet célèbre pour le lac, situé non loin, et les nombreux villages qui s'étendent sur les rives et la trentaine d'îlots. Pourtant, difficile de croire que ce lac était, il y a quelques années encore, l'un des plus beaux du Mexique. Il nous apparaìt assez sale et polué, d'ailleurs la pêche n'y est pratiquement plus pratiquée depuis la baisse brutale du niveau d'eau suite au tremblement de terre de 1985.
L'intérêt de ce lieu, pour nous, n'est pas dans la visite des îles mais dans le simple fait de s'asseoir et de ne rien faire, de nous contenter d´observer les gens, leurs habitudes, la vie quotidienne qui se déroule ici (désolés, pas de photographies, ce n'est pas très apprécié ici) : les vieilles indiennes aux visages doux mais fatigués, emmitouflées dans des châles colorés et de longues jupes, débarquent des îles avec tous leurs cabats rempilis d'objets d'artisanat qu'elles viennent vendre ici, la musique des mariachis résonne à nos oreilles et les bonnes odeurs des stands de nourriture de la rue, où l'on prépare de la friture grillée ainsi que de la soupe tarasque ou des corundas, spécialités du coin, arrivent jusqu'à nous...
Bref, une belle journée, remplie d'instants simples du quotidien, de rencontres agréables, de saveurs inconnues, de l'agitation des marchés et des rues, des couleurs des tissus... bref, toutes les saveurs d'un voyage !