Reveil matinal ce matin pour attraper un colectivo puis le seul bus qui se rend a Puebla, ville baroque situee au sud de Mexico. Le trajet dure plus longtemps que prevu (8h30 au lieu de 6h) et nous n'arrivons que vers 17h.
Les Mexicains sont sympas mais ont vite tendance a oublier les services que vous leur demandez, du coup le chauffeur du bus local nous depose a l'autre bout de la ville... Apres quelques galeres et soucis d'orientation (dur dur quand plusieurs rues portent le meme nom !) nous nous installons enfin.
Le lendemain, nous decouvrons une belle ville dont le centre historique a d'ailleurs ete classe par l'Unesco au Patrimoine de l'Humanite. Le zocalo est envahi de gens prenant le soleil sur les bancs, vendant divers objets ou nourriture, mangeant un bout ou riant comme ces etudiants en uniforme qui se poussent dans la fontaine centrale (celle de l'archange San Miguel, le patron de la ville).
Que de monde et d'ambiance dans les rues et autour des places mexicaines ! Ce pays nous plait en partie pour cela, cette agitation constante, la musique qui envahit sans cesse les rues, les gens qui lient contact facilement et surtout qui vivent en exterieur...
L'immense cathedrale de 72m de haut, magnifique et etonnante de part les differents styles architecturaux qu'elle presente (sa construction ayant dure 115 ans a partir de 1575), domine la place. L'interieur est encore plus beau, une vraie reussite !
Nous arpentons a pied les rues de cette belle ville baroque (situee elle aussi a plus de 2000m d'altitude), hesitant a gouter le mole poblano, specialite locale : de la viande enrobee d'une sauce composee de dizaines d'epices, de piment et... de chocolat ! Finalement on a une petite preference pour les sucreries, l'autre specialite de la ville etant les camotes, des patates douces confites, plutot bon mais tres sucre.
De rues en rues, nos pas nous menent vers les eglises de Santo Domingo et de San Cristobal, puis a la Casa del Alfenique, qui possede une belle architecture et contient de nombreux objets datant de la deuxieme moitie du dix-huitieme siecle. Cette maison, comme la plupart au Mexique, est organisee autour d'un patio central rempli de vegetation, ce qui donne vraiment du style et du charme a ces constructions.
De nombreux petits restaurants traditionnels, appeles fondas, proposent des comida corrida (repas complets) et de delicieux tacos dont on ne se lasse pas, la cuisine du Mexique est vraiment delicieuse ! Nous rejoignons ensuite le zocalo en traversant les belles couleurs du marche artisanal El Parian.
Des etudiants nous accostent, ils cherchent des etrangers parlant anglais pour les aider dans leurs travaux universitaires. Bonne methode, qu'ils sont nombreux a avoir choisi ; c'est souvent, leur questionnaire en anglais a la main, qu'ils nous demandent de l'aide. Cela nous rappelle les bonzes en Asie qui, loin de s'isoler comme on le pensait, se rendaient en haut des temples et liaient conversation en anglais pour ameliorer leur pratique de cette langue.
Allez, dernieres petites visites a la Casa de los Munecos puis a la Casa del Dean puis nous profitons du soleil et de l'ambiance sur les terrasses du zocalo.
Il y a toujours autant de monde sur la place, voire plus, et de nombreux clowns (leur presence est peut-etre en lien avec les festivites de la Vierge de la Guadalupe dont la date approche ) ajoutent a l'ambiance folle qui regne ici jusque tard dans la nuit.
Le lendemain matin, nous rencontrons quelques soucis avec le gerant de l'hotel aupres duquel nous avons reserve une excursion vers Cholula. Il nous laisse attendre un bon moment avant de nous prevenir enfin que l'excursion n'aura pas lieu (apparemment il n'a pas reserve pour nous) et, de plus, il refuse de nous rendre notre argent ! Mais vu notre insistance il finit par nous rembourser et c'est un peu enerves quand meme que nous nous organisons par nous-memes.
Une fois nos sacs deposes a la consigne de la gare routiere, nous prenons un bus local pour Cholula, ou nous arivons apres 3/4 d'heure de circulation infernale. Les Mexicains forcent sans arret le passage et se frolent sans cesse, tout en discutant et mangeant... tout un art la conduite ici !
La pyramide de Cholula est la plus grande du Mexique, mais nous la devinons seulement car elle est enfouie sous une colline. Les conquistadors espagnols, qui ignoraient sa presence, remplacerent le temple tolteque situe au dessus par une eglise.
La vue du sommet est tres belle, la colline etant entouree de quatre immenses volcans aux noms evocateurs : la femme endormie, le verrou de l'etoile, la femme a la robe bleue et la montagne qui fume. Ce dernier (dont le vrai nom est Popocatepetl), le plus celebre, culmine a 5230m, mais est malheureusement peu visible aujourd'hui. Les eruptions de 1994 puis de 2000 ont beaucoup inquiete le pays et les villages environnants ce volcan sont en alerte permanente. En effet, s'il explosait, la lave pourrait atteindre ces villages ainsi que Puebla et un nuage de cendres epaisses s'abattrait sur Mexico...
Un minibus nous conduit au petit village de Tonantzintla, dont l'eglise en particulier nous interesse. Elle est vraiment etonnante et revele un interieur tres charge, les parois etant recouvertes de centaines de petits anges aux traits indiens, d'epis de mais et de guirlandes de fruits tropicaux, ce que l'histoire explique.
Les espagnols, en arrivant ici, ont voulu remplacer le culte que les habitants vouaient a Tonantzin, deesse protectrice liee au mais, par celui de la Vierge Marie. Mais les artistes indigenes charges des travaux dans l'eglise ne voyaient pas les choses ainsi et ont adaptes les dessins a leur culture, ajoutant du mais et donnant des traits indiens aux anges. Belle revanche !
Vite, nous reprenons un minibus, recuperons nos bagages et attrapons de justesse le bus qui nous menera, ce soir, a Oaxaca.