Cette fois ça y est, il ne nous reste plus que quelques jours avant le retour en France, et l'ambiance est quelque peu à la nostalgie, on resterait bien un an de plus... Heureusement, la dernière étape va nous permettre une fois de plus de nous en mettre plein les yeux et surtout c'est une étape nature, de celles qui ont souvent nos préférences. Certes, il est tout à fait possible de visiter la réserve de Paracas en excursion d'une journée depuis Huacachina mais, ayant un peu de temps devant nous, nous décidons de nous installer à Paracas, un tout petit port de pêche apparemment bien plus tranquille que Pisco.
Nous découvrons un petit village de bord de mer qui se remet tout doucement du tremblement de terre qui a tout dévasté ici durant l'été 2007. Les maisons ne sont pas encore reconstruites, les touristes s'y attardent peu, l'endroit donne l'impression d'avoir été dévasté il y a bien moins d'un an, alors les habitants sont ravis de revoir des touristes et, si l'endroit est bien loin d'être splendide (plutôt sale), le mot accueil prend ici tout son sens, une étape authentique pour clôturer ce voyage.
Et puis surtout, à deux pas d'ici se trouvent les îles Ballestas, parfois surnommées les "Galapagos du pauvre". Les bateaux partent de bonne heure le matin pour une découverte de deux heures immanquable. Tout en recherchant la présence des dauphins (nous les apercevrons de loin), nous naviguons sous la brume en direction de ces îles qui abritent une faune marine unique. Mais la première surprise est tout autre, il s'agit d "El Candelabro", un immense géoglyphe de 128m de long sur 78m de large visible uniquement de la mer et qui ranime les spéculations, puisqu'on ne connaît pas sa fonction même si l'on imagine qu'il a un lien avec les lignes de Nazca. Représente-t-il la constellation de la Croix du sud comme l'avancent certains scientifiques ?
Et puis voici les îles proprement dites et ses oiseaux par milliers, notamment des cormorans. C'est également une odeur pestilentielle qui nous prend à la gorge, odeur difficilement supportable, aigre et acide, dégagée par les excréments des oiseaux, excréments qui s'accumulent sur les rochers sur une hauteur de plusieurs dizaines de centimètres. Et dire que tous les cinq ans, 150 personnes viennent ici , durant quatre mois, ramasser à la pelle ces excréments dans des conditions qu'il nous est difficile d'imaginer. Sans parler du fait que ce travail est extrêmement dangereux pour la santé car les matières sont très toxiques...
Plus loin, ce sont quelques petits pingouins de Humboldt (espèce en voie de disparition au Pérou) qui nous font le plaisir de se montrer ! Génial de les voir encore une fois (nous en avions croisé au Chili) avancer de leur démarche si particulière, et ce au milieu du désert !
La balade est magnifique, la faune extrêmement nombreuse et diversifiée, un endroit à ne pas rater ! Allongés sur les rochers, des otaries se prélassent en nous observant d'un œil endormi. Le vent, la brume, les cris lancinants des oiseaux et des otaries, la force des vagues et des rochers qui nous entourent, l'atmosphère est particulière ici, un beau moment en plein cœur de la nature (malgré le nombre important de bateaux et de touristes).
Les îles Ballestas, le paradis des oiseaux... Ils se comptent effectivement par milliers ici, notamment les "zarcillos" mais aussi les cormorans (dont la "chuita", un cormoran aux pattes rouges), les fous blancs, pétrels , pélicans...
Des otaries, des pingouins, des dauphins, des oiseaux par centaines, on en attendait pas tant ! Tandis que nous terminons la balade le soleil se lève enfin, les couleurs apparaissent et c'est une magnifique journée qui se dessine, alors qu'il n'est encore que 10h du matin...
L'idéal pour nous qui prévoyons de visiter ensuite la réserve nationale de Paracas, la deuxième merveille des environs. Difficile d'y aller par soi-même (à moins de louer une voiture), nous décidons donc de passer par l'une des agences de Paracas. Elles proposent toutes la même chose de toute façon : visite des iles le matin puis de la réserve à partir de 11h, jusque 15 ou 16h, permettant ainsi aux touristes de visiter ces deux lieux en une journée et de repartir le soir. Nous ne sommes pas si pressés, nous ne repartirons que le jour suivant, mais nous joignons au groupe allant visiter la réserve.
Celle-ci est immense puisqu'elle recouvre plus de 335000ha. Bien sûr, nous n'en verrons qu'une infime partie, mais suffisamment pour vous dire que c'est splendide là encore, une autre vision d'un Pérou désertique. La beauté du lieu, c'est la magie des couleurs et de ce désert vierge à perte de vue, désert bordé par la mer, une sensation d'espace, de pureté...
Un ciel pur, le bruit fracassant des vagues, les couleurs qui éclatent, mais plus de "cathédrale", cette énorme concrétion rocheuse qui, l'an passé encore, faisait l'admiration des touristes. Et bien non, elle a été depuis détruite par le tremblement de terre dévastateur qui a décimé la région l'été passé. Des énormes failles, voire des gouffres, témoignent d'ailleurs de l'intensité de ce tremblement de terre !
S'il a détruit en un instant des formations rocheuses qui avait mis des milliers d'années à se construire, il n'a rien enlevé à la magie du lieu et des couleurs. Les plages sauvages, désertes, les oiseaux par milliers, C'EST BEAU !!!! Dommage en revanche que la balade soit si courte et organisée, on aurait envie de s'enfoncer davantage dans ces paysages désertiques et de s'y perdre, complètement seul...
Le lendemain, nous passons une journée calme dans le petit port de Paracas. Nous aurions pu partir plus tôt et visiter la ville de Lima, mais nous n'en avions pas envie. Non pas que Paracas est un endroit incontournable, loin de là , mais au moins, une fois les touristes partis, c'est un port à taille humaine, authentique, et nous préférions finir le voyage sur cette image plutôt que sur celle d'une grande capitale impersonnelle. Nous ne rejoignons donc Lima que le jour suivant, la veille de notre vol pour la France.