Après une nuit à Santiago (que nous visiterons plus tard), nous prenons un bus pour La Serena, ville située 470 km plus au nord. C'est parti pour sept heures de route à travers des paysages très secs de collines ponctuées de miliers de cactus d'un côté, et la mer de l'autre. Nous croisons très peu de villes et le temps gris rend les paysages vite lassants.
Voici enfin La Serena, ville étudiante et dynamique. Nous passons une grande partie de la journée du lendemain à fouiner au marché artisanal qui rassemble plein de beaux objets (vases en céramique, instruments de musique traditionnels...) et habits en laine de lama provenant du nord du pays.
Mais ce sont surtout les environs de la ville qui nous intéressent et nous louons une voiture (vraiment le plus sympa pour profiter des paysages), direction la vallée del Elqui. Celle-ci suit le cours du rio Elqui, et nous ne pensions pas que l'endroit (ni même le pays d'ailleurs !) était aussi sec. Des cactus à perte de vue, de la terre très sèche, mais heureusement aussi un peu d'eau, notamment un lac crée par un immense barrage.
Une vallée où il fait presque toujours beau... Ici presque 300 nuits par an sont dégagées, la pollution lumineuse est absente et l'atmosphère sèche et transparente. Ces conditions exceptionnelles ont favorisé l'installation dans le nord du Chili des plus grands observatoires astronomiques internationaux, tous isolés et perchés à plus de 2000 mètres d'altitude. Nous tentons d'approcher celui que nous distinguons le mieux, le Cerro Tololo, mais l'entrée est bloquée dès le bas de la montagne. Les visites touristiques ne sont autorisées que le dernier samedi du mois (pas de chance, nous serons partis) et seulement en journée car toutes les nuits sont réservées aux astronomes. Tant pis...
Après une heure de route nous arrivons à Vicuña, petite ville plus que calme, pas désagréable mais où il n'y a pas grand chose à voir.
A quelques kilomètres de la ville se trouve l'observatoire Cerro Mamalluca, petit observatoire touristique permettant des visites nocturnes (le seul). Bien sûr, le matéreil n'a rien à voir avec celui des grands observatoires de recherche car celui-ci est exclusivement destiné aux touristes, cependant l'initiative est sympa. Nous irons ce soir mais comme nous avons également envie de voir le lieu de jour, nous empruntons la route plus que défoncée qui y mène. Les paysages sont très beaux : montagnes aux roches prenant des teintes jaunes ou roses, cactus par miliers, ciel pur et observatoires dominant les montagnes...
Le Cerro Mamalluca en lui-même est plutôt petit et moins isolé et haut perché que les autres, mais l'endroit est génial pour un pique-nique.
Du soleil et de la chaleur, on apprécie après les jours de pluie et le froid en Patagonie ! Sur le chemin de Pisco Elqui (petit village à une heure de route de Vicuña), les vignes se font plus nombreuses encore, situées parfois sur le flanc même des montagnes, à côté des cactus. Nous avons bien du mal à comprendre pourquoi ce lieu, qui nous semble très aride, a été choisi pour ces cultures. Mais apparemment ça pousse et il paraît même qu'on produit ici le meilleur Pisco (alcool national à base de raison) du pays !
Les villages, aux maisons colorés, sont rares et de plus en plus minuscules.
Le rio Elqui semble bien petit pour irriguer toutes ces vignes, heureusement que les terres sont très fertiles ici !
Nous atteignons Pisco Elqui, tout petit hameau situé au fond de la vallée, dernière étape avant de rebrousser chemin. La lumière est déjà absente, trop tard pour les photos de ce village coloré lui aussi. Allez, demi-tour dans cette vallée surprenante où il est sympa de passer une journée en voiture (mais franchement, plus longtemps ou sans voiture on doit commencer à s'ennuyer, il n'y a pas grand chose à faire).
20h, nous rejoignons d'autre touristes à Vicuna et montons ensemble, dans la nuit noire, jusqu'à l'observatoire Cerro Mamalluca. Là , dans un télescope de 30cm situé dans une coupole, nous observons Mars, Saturne et Titan et plusieurs étoiles qui prennent des couleurs différentes selon la chaleur qu'elles dégagent. Vraiment sympa !
Le guide nous parle aussi des grands télescopes et notamment du Very Large Telescope que contient l'Observatoire Cerro Paranal situé plus au nord du Chili. Ce télescope, résultat de quinze années de recherche scientifique, contient un ordinateur qui combine les images recueillies sur 4 miroirs géants (8,2 mètres de diamètre) et donne ainsi une image très précise, permettant par exemple d'observer des astres brillants à peine ou un homme qui marcherait sur la lune !
A notre tour d'observer la lune... Certes, le télescope n'a rien à voir mais c'est déjà terrible et on distingue nettement les cratères !
Ce tour est vraiment génial, on observe les différentes couleurs des étoiles, des nébuleuses, Alpha du Centaure (l'étoile la plus près de nous, qui se voit seulement de l'hémisphère sud), la croix du sud qui permet de se repérer... C'est vraiment une expérience à vivre d'observer le ciel depuis l'autre hémisphère, les constellations n'étant pas du tout les mêmes. Ainsi, il nous faudra attendre le Pérou pour retrouver Cassiopée, et la France pour la Grande Ourse !
Après deux heures de visite passionnantes, nous rentrons à La Serena plein d'étoiles dans la tête et contents de cette journée, même si nous galèrons quelque peu pour trouver une place où laisser la voiture cette nuit, dans ce pays où les parcmètres n'existent pas (ce sont des hommes qui surveillent chaque voiture et à qui il faut payer, mais rien ne nous étonne plus après avoir vu des hommes tenant toute le journée des pancartes publicitaires et d'autres payés pour ranger vos courses au supermarché !).
Le lendemain, nous ramenons la voiture et marchons jusqu'à la mer, froide en cette saison, puis la journée se passe tranquillement entre internet et lecture.