Sur la route de Santa Fe

Nous quittons Taos ce matin en direction de Los Alamos, ville perchee a 2255 metres d'altitude. Nous y parvenons une heure et demi apres avec le sentiment que cette ville est vraiment loin de tout.



C'est justement en raison de cet isolement qu'elle a ete choisie, en 1943, comme centre top secret du projet Manhattan (nom de code donne au projet de recherche et de developpement de la bombe atomique) lors de la seconde guerre mondiale.
L'Historical Museum retrace cette periode importante et tragique de l'histoire. On y decouvre notamment comment, dans ce centre protege par des fils barbeles qui n'existait pas officiellement (inconnu meme de la capitale voisine, Santa Fe !), a ete concu la bombe atomique, comment les chercheurs vivaient cloitres, tenus au secret par une censure et une surveillance de tous les instants...



Le 16/07/1945, les chercheurs du centre firent exploser la premiere bombe atomique au site de Trinity, au Sud du Nouveau-Mexique. Les photos sur les consequences qu'aura plus tard, a l'echelle mondiale, cette entreprise (photos panoramiques d'Hiroshima et de Nagasaki apres le bombardement), font froid dans le dos...

Un peu remues, on quitte cet endroit pour retourner nous ressourcer dans la nature, au Bandelier National Monument tout proche. Sur la route, on se retrouve face a quelques biches, espece etonnante avec leurs grandes oreilles ! Elles sont rigolotes et courent en faisant d'enormes bonds, a l'image des kangourous.



Dans ce petit parc peu frequente, nous partons a la decouverte d'anciennes habitations des Anasazis (qui se trouvaient egalement a Taos et Mesa Verde), ancetres des indiens Pueblos, situees au fond d'un canyon. Un sentier de 3,5 km, ponctue d'explications, fait le tour des sites.

De belles kivas, structures souterraines a but religieux, ont ete mises a jour. Les indiens croyaient que leurs ancetres vivaient dans un monde souterrain et qu'ils pouvaient reapparaitre dans les kivas. Le "sipapu", petit trou au centre du sol, symbolise ce lieu d'apparition. Juste a cote, on trouve les ruines emouvantes d'un village habite par plus de 100 personnes, il y a 600 ans de cela.



Ce qui nous impressionne le plus, ce sont les nombreuses grottes plus ou moins naturelles des paroi du canyon au sein desquelles s'etaient installes les Anasazis. Ils atteignaient l'entree en grimpant dans la roche (entreprise bien perilleuse, on ne s'y hasarderait pas !) et creusaient cette derniere pour agrandir l'espace. On a du mal a imaginer la vie de ces "hommes des cavernes"...



Quelques petroglyphes (representant differents animaux dont de nombreux oiseaux et des personnages) graves dans la roche de la falaise ainsi qu'une belle peinture apparaissent plus loin, seules traces ecrites temoignant de la culture de ce peuple.



Nous poursuivons le sentier jusqu'a "Alcove House" (appelee aussi "Ceremonial Cave"). Il nous faut emprunter d'immenses echelles et gravir de nombreuses marches pour parvenir a cet endroit insolite situe sous une alcove. Ce site, ou les indiens realisaient des ceremonies, est tres isole et devait etre bien difficile d'acces sans les echelles !



Sur le chemin du retour, ni serpents ni lezards, courants ici, mais un gros ecureuil. Ne voyant que sa queue, on l'a d'abord pris pour un putois, c'est vous dire sa taille ! On observe egalement, dans ces paysages tres secs, les enormes cactus qui nous entourent.

Ce n'est qu'a la tombee de la nuit que nous rejoignons Santa Fe, capitale du Nouveau-Mexique situee non loin.

Le lendemain, nous decouvrons le centre historique de cette ville qui nous fait beaucoup penser a Taos. Les deux villes ont la meme architecture respectant le style pueblo et sont toutes deux temoins de l'anteriorite de la culture espagnole dans le Sud-Ouest du pays. Santa Fe, habitee par 65000 habitants, est toutefois beaucoup plus grande, et la vie culturelle et artistique y est encore plus developpee. Nous lui trouvons un peu plus de cachet que Taos.



Nous nous impregnons de l'ambiance qui regne autour de la Plaza (vieille place du marche emenagee par les conquistadors espagnols), devant la cathedrale Saint-Francois-d'Assise et aux alentours du palais du gouvernement.



Au retour, on decouvre une belle amende sur notre pare-brise. On a paye mais on s'est gare du mauvais cote de la route. Bon... Nous quittons la ville en direction d'Albuquerque, plus au Sud.