Ouf, nous n'avons eu aucun soucis à passer la frontière bolivienne, nous avions peur qu'elle ne soit fermée en raison des troubles politiques qui agitent la Bolivie en ce moment. Mais non, les événements se sont quelque peu tassés. Côté bolivien se trouve Villazon, petite ville grouillante d'animation et d'Indiennes qui portent toutes de longues jupes et des chapeaux en feutre sur la tête, dépaysement guaranti... Par contre, il n'y a pas de bus pour Sucre avant 18h ce soir, nous nous sommes levés tôt pour rien. Bon, plus qu'à attendre, nous négocions une chambre d'hôtel pour la journée.
Bienvenus en Bolivie, fini le confort des bus argentins... Difficile de choisir la compagnie, de toute façon tout le monde vous ment sur le soi-disant confort du bus (chauffé, sièges couchettes, on y croit même pas deux secondes...) et effectivement, les bus sont bien fatigués et inconfortables comme nous nous y attendions. C'est parti pour une nuit très difficile sur une route extrêmement cahotique, nous ne fermerons pas l'oeil. Pourtant nous avons encore la chance d'avoir un siège assis, certains passeront la nuit couchés au milieu du bus... Les enfants qui hurlent, les sauts du bus, un froid glacial malgré le sac de couchage, quelques inquiétudes pour nos affaires (nous sommes les seuls touristes, ça se remarque), nous nous jurons de ne plus prendre de bus de nuit en Bolivie !
Cinq heures du matin, changement de bus à Potosi (bus direct, mon oeil...) et enfin vers 9h du matin voici Sucre où nous nous effondrons plusieurs heures et passons le reste de la journée tranquille.
Le lendemain, en route pour le marché de Tarabuco (cf. étape suivante), puis le jour suivant nous découvrons un peu plus cette ville baroque surnommée la cité blanche, ville que l'on dit être la plus belle de Bolivie. Même si nous sommes à presque 2800m d'altitude le climat y est doux, le soleil au rendez-vous et nous nous sentons bien à déambuler parmi les rues du centre, animées en permanence.
La ville est connue pour être un bijou d'art baroque et, si nous n'y connaissons pas grand-chose, en tout cas difficile de ne pas remarquer qu'en effet les rues sont bordées de beaux bâtiments, tous de cette couleur blanche qui donne vraiment du cachet et une unicité à la ville.
Nous déambulons au hasard des rues, croisant notamment l'université de droit, l'une des plus prestigieuses d'Amérique du sud et nous arrêtant au gré des cafés ou restaurants. Sucre possède plusieurs bars vraiment sympas et de très bons restaurants, çe sera l'un des plaisirs de cette ville que d'y découvrir les spécialités comme le Pisco Sur, boisson alcoolisée à base de Pisco, de citron et de blanc d'oeuf, délicieux !
Mais le coeur de la ville se situe bien sûr autour de la place centrale, la place 25 de Mayo où des centaines d'étudiants se rassemblent sur les bancs ombragés. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas revu une place si agréable, il ne manque que les terrasses !
Impossible de visiter la cathédrale qui s'avèrera toujours fermée quelle que soit l'heure où nous irons. Alors voici seulement une vue de l'exterieur pour avoir une idée du baroque bolivien !
L'église de San Francisco, située au coeur d'une petite place également très animée et agréable, est par contre ouverte, et nous trouvons l'intérieur relativement sobre.
Le soleil s'en va lentement, l'heure idéale pour profiter de la vue sur Sucre depuis le sommet de l'église et du couvent San Felipe de Neri. Pour y accéder nous devons traverser tout le bâtiment sous le regard curieux des jeunes filles qui étudient ici puisque l'église a été transformée en école. La vue sur les toits de cette ville enclavée parmi les montagnes est tout simplement magnifique, à ne pas râter !
Sucre possède également plein de musées mais bon, ceux-ci ne nous intéressent pas plus que cela et nous décidons de partir le lendemain. Oh oh, une grève est annoncée pour demain, toutes les routes menant à Sucre vont être bloquées par des camions pour un voire plusieurs jours, difficile de savoir quand nous pourrons quitter la ville en bus si nous ne le faisons pas ce soir... Nous hésitons car il est déjà bien tard et nous ne voulions pas arriver de nuit à Potosi pour des raisons de sécurité. Tant pis, nous ne sommes pas pressés et prenons le risque d'être bloqués quelques jours, nous trouverons bien de quoi nous occuper et la ville est agréable !
Effectivement le lendemain tout est bloqué mais nous arrivons tout de même à rejoindre le site de Cal Orck'o (cf. étape suivante). Le jour suivant, routes toujours bloquées, l'occasion de faire la grasse matinée, de profiter des bars et restaurants, de mettre ce site à jour... Bref, nous nous occupons en espérant tout de même que la situation va vite se débloquer car il est impossible de sortir même pour des excursions dans les environs proches, absolument toutes les routes étant fermées (comme cela arrive fréquemment en Bolivie).
Ouf, ça y est, en route pour Potosà après deux jours de blocus !